Rosebud

14 mai 2010

Ce film, sorti en 1941, est le premier film de celui qui deviendrait alors une référence absolue du cinéma; Orson Welles. Ce film aura aussi fait scandale, car on a pensé qu'Orson Welles s'était inspiré de la vie du magnat de la presse William Randolph Hearst, ce qui est peut-être un peu vrai, mais pas tout à fait quand même. Bref, toute cette histoire pour se retrouver des années plus tard élu plus grand film de tous les temps. Cette élection est-elle exagérée? Franchement, non. Si ça n'avait tenu qu'à moi, j'aurais volontiers rentré 2001: L'Odyssée De L'Espace en direct n°1... Mais objectivement, on ne peut absolument pas critiquer ce choix, car Citizen Kane représente bel et bien une référence absolue, et un des plus beaux films de l'histoire du cinéma.

"Rosebud". C'est sur ce mot prononcé par le magnat de la presse Charles Foster Kane juste avant de mourir dans son manoir Xanadu (ci-dessus) que toute l'intrigue du film se base. Après cette scène d'introduction, le spectateur est emmené d'emblée dans un long reportage télé retraçant la vie de Charles Foster Kane, de son enfance jusqu'à sa récente mort. On y apprend qu'il s'agissait d'un milliardaire célèbre, souvent impliqué dans des scandales divers, et ayant le quasi-monopole de la presse, notemment pour avoir été le patron de l'Inquirer, célèbre journal new-yorkais. On fait donc ensuite la connaissance des journalistes de l'Inquirer, qui veulent sortir un reportage du tonnerre de Dieu sur Kane. L'un des journalistes va donc partir en quêtes d'informations, toujours plus obsédé par la question qui lui titille dans la tête: qu'est-ce que Rosebud?

Attention SPOILERS!

Il va donc recevoir des infos de divers personnes ayant été proches de Kane, de son enfance jusqu'à sa mort. Enfant, Kane quittera vite ses pauvres parents pour partir avec un riche banquier qui deviendra son tuteur, et arrivé adulte, créera pour que t'chi l'Inquirer. Au début, le succès du journal n'est pas brillant... Mais il va vite le faire monter au sommet pour qu'il puisse devenir finalement le journal le plus influent de NYC. Le succès devient donc éclatant, Kane est riche et célèbre. Il en arrivera à se marier avec la nièce du Président des USA, mais divorcera peu de temps après pour enfin se remarier avec une mauvaise chanteuse d'opéra, sorte de Castafiore, mais en moins grosse, pour laquelle Kane fera construire un grand opéra. Kane se lancera ensuite dans la politique, où il tentera de devenir gouverneur. Mais il échouera contre Gettys, candidat mafieux selon les propres propos de Kane. Ainsi, il fait construire pour sa femme un immense palais, le manoir de Xanadu. Malheureusement sa femme le quitte, et Kane terminera sa vie seul dans ce palais.

Tout au long des témoignages, le journaliste interrogeant les proches de Kane n'arrivera décidément pas à savoir ce qu'était exactement Rosebud, ce que signifiait ce mot. Mais par un enchaînement de plans remarquable de la caméra, le spectateur, lui, saura ce qu'était Rosebud. Je ne révèlerai même pas ce que c'est, le suspense est trop imposant pour ça, empêchant le critique lambda d'exposer dans son article la révélation finale. Mais par cette dernière révélation, magistralement bien filmée, le film prend toute son ampleur, devenant assez triste (oui, cette nostalgique révélation arrive à foutre le bourdon au spectateur, par rapport à tout ce qu'on a pu savoir sur Kane pendant le film), mais surtout mémorable.

Avec Citizen Kane, Orson Welles réalisait sans le savoir une remarquable leçon de cinéma, une vraie claque dans la gueule qui aura à coup sûr inspiré des générations de réalisateurs par la suite, et qui continuera à en inspirer d'autres. Voilà un film qui restera gravé dans la pierre cinématographique, qui n'a pas pris une ride, et qui n'est jamais longuet malgré ses 2 heures.

Monumental.

Posté par koamae à 10:12 - Commentaires […] - Permalien [#]

Tags: chef d'oeuvre, Film culte, 1941, Citizen Kane, Orson Welles, années 40, journalisme