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Le Ciné De Koa
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10 avril 2011

Par-delà l'infini

2001_l_odyssee_de_l_espace_196_46_g

Admirable. Ce film est juste admirable. Jusqu'à son affiche ! Deuxième volet de la trilogie futuriste de Kubrick (qui comprend également Docteur Folamour et Orange Mécanique), 2001 L'Odyssée De L'Espace est l'un des sommets absolus du cinéma, et probablement LE sommet de la science-fiction. Cet article ne va pas être facile à faire... Tellement ce film est profond, est un choc visuel et scénaristique total. Par quoi commencer ? Bon, 2001 L'Odyssée De L'Espace est de loin le projet le plus ambitieux de Stanley Kubrick. A cette époque, il vient de scandaliser le cinéma à deux reprises: adaptation du sulfureux Lolita de Vladimir Nabokov, et foutage de gueule absolu de l'armée de l'air américaine avec Docteur Folamour. Après deux telles contreverses, Kubrick est forcément attendu au tournant. Pour fabriquer 2001, il s'entoure de l'écrivain Arthur C. Clarke, qui, parallèlement au tournage du film, écrira un roman éponyme. Et il choisit d'illustres inconnus en guise d'acteurs, Keir Dullea et Gary Lockwood. Il relance tout son génie dans ce film: 2001 est inventif, créatif et visionnaire. Bref, anti-grand public. Et le désintêret total de monsieur-tout-le-monde pour le grand cinéma se fait ressentir: c'est un nombre effarant de personnes qui quittent la salle lors de l'avant-première, ne comprenant pas le film, et s'ennuyant à mourir. 2001 L'Odyssée De L'Espace se fait démonter, est un bide. 40 ans après, voilà que des gens qui l'avaient probablement assassiné lors de sa sortie le rangent 22ème au classement AFI (American Film Institute) des plus grands films de tous les temps...

2001_space_station

Voilà pour le bien triste côté historique, passons maintenant au film en lui-même. Et ça ne va pas être une mince affaire. En 2h20 de film, 2001 se divise en quatre parties, dont trois avec un titre. D'emblée, il commence avec trois minutes de noir, seulement la terrifiante musique de Lygeti passe, sans image. Puis, Also Sprach Zarathustra de Strauss détonne, et le générique apparaît. Première partie, The Dawn Of Man. Dans le désert africain, en des temps anciens, la vie d'une tribu de singes. Un matin, une chose étrange apparaît. Un monolithe, noir, mystèrieux et d'apparence difficilement accessible. Pourtant, un des singes va à son contact, et en ressort changé. S'emparant d'un os, il martèle de coups un squelette, a découvert la force. Il lance l'os en l'air, qui devient, en une seconde mythique et insensée, une station spatiale. Deuxième partie du film, sans nom celle-là, qui commence avec de merveilleuses images de la Terre vue de la station, sur Le Beau Danube Bleu de Strauss. Cette station spatiale, avec notemment le professeur Heywood Floyd, a pour but de se rendre sur la base lunaire de Clavius, où un phénomène étrange est arrivé, soi-disant une épidémie. En route vers cette base, Floyd apprend que l'épidémie est fausse, que c'est juste un prétexte pour éloigner les mauvaises langues. En fait, quelque chose de bien plus incroyable s'est passé là-bas: un monolithe noir, sans doute le même que celui étant apparu il y a des millions d'années dans le désert, s'est installé. Les astronautes, comme les singes, ne peuvent que difficilement s'en approcher: on sent une force, qui définitivement, est trop forte pour l'homme (un peu comme la Zone du film Stalker de Tarkovski).

hal9000

Troisième partie du film, et la plus longue, Mission Jupiter. Nous sommes en 2001, 18 mois après la mission lunaire (qui se déroulait donc en 1999). Cette fois, une petite grosse base futuriste navigue dans l'espace, constituée de David Bowman, de son assistant Frank Poole, de passagers congelés, et du super-ordinateur HAL 9000, dans sa version française, CARL. On observe la vie de tout le monde, dans des moments parfois familiaux, Poole recevant ses parents par ordinateur pour son anniversaire, les deux astronautes regardant la TV... Un jour, CARL indique une erreur dans le système, mais rien n'indique ça: CARL s'est trompé. Sa confiance est remise en cause, Bowman et Poole parlent de le déconnecter, bien sûr à l'abri de l'ordinateur. Sauf que CARL peut lire sur les lèvres. C'est ce qui se passe. Au moment où Poole part vérifier lui-même l'erreur indiquée par l'ordinateur, un dysfonctionnement du système se produit, on se demande bien pourquoi... Poole dérape dans l'espace, Bowman ne parvient pas à le récupérer. Au même moment, CARL débranche les passagers congelés, qui meurent aussi. Cela a assez duré, et Bowman, proche de Jupiter avec le vaisseau, part au fin fond du système, débrancher définitivement CARL. Quand CARL n'est plus, une vidéo se met en route, où on explique aux astronautes les raisons top secrètes de cette expédition: rechercher un monolithe noir, qui se serait égaré sur Jupiter.

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Et, dernière partie, Jupiter And Beyond The Infinite (de ce titre vient le titre de mon article !). Que dire ? 23 minutes (car cette dernière partie coïncide totalement avec le morceau Echoes de Pink Floyd, qui dure 23 minutes) qui forment ma scène préférée du cinéma. Totalement. Le choc total, absolu. Bowman se rend vers Jupiter, seul, et un déluge d'images psychédéliques, fantastiquement trippantes, apparaissent, sur la tétanisante musique céleste de Gyorgy Lygeti. Passées ces 10 magistrales minutes, Bowman et sa nevette atterissent dans une luxueuse pièce blanche de style Louis XVI. En face de la navette dans laquelle se trouve Bowman, il y a Bowman lui-même (prenez un Doliprane), mais avec facile 20 ans de plus. Dave s'est transformé, passe de pièces en pièces. Il finit par découvrir un homme, assis au milieu de nulle part, en train de manger. C'est lui, avec encore 20 ans de plus. Bowman devenu très vieux continue de parcourir les salles et tombe sur lui, à l'article de la mort. Dans son lit de mort, en fait. Il désigne quelque chose du doigt: c'est le monolithe, qui est apparu en face de lui. La caméra se rapproche et on retombre dans l'espace, où un foetus est né. C'est évidemment Dave Bowman. Le singe avait découvert, grâce au monolithe, la force. L'être humain, toujours en s'approchant du monolithe, a découvert l'immortalité.

Le_foetus_humain

Totalement indescriptible, ce film, qui s'impose comme le sommet de Kubrick, avec évidemment Barry Lyndon. 2001 L'Odyssée De L'Espace est une totale merveille dont il est difficile de parler. Et il est d'autant plus important pour moi que c'est le film qui m'a déclenché l'esprit cinéphile. Je n'oublierai jamais la première fois que j'ai vu ce film, c'était un matin, et je suis resté tétanisé pour le reste de la journée. Ce film est à la fois émouvant, terrifiant, mais toujours déchirant de beauté. On n'en ressort pas indemne, on vit littéralement 2001. D'ailleurs, à ce stade, peut-on seulement parler encore de cinéma ?

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Commentaires
B
Pas mon préféré de Kubrick (vu que c'est mon premier je choisis Shining, donc choix vraiment perso) mais une oeuvre essentielle dans la carrière d'un des plus grands cinéastes de tous les temps. Le plus grand film sur l'Espace et véritable sur la vie et son éternel recommencement. Et puis la musique bordel!
P
Une révélation voila ce que c'est pour moi. Beaucoup plus qu'un film !
A
on s'en fout ? Pas vraiment puisque c'est le scénario du film. Même si je suis rationnel, cela ne m'empêche pas d'être admiratif devant l'immensité de l'univers. Donc, ça rejoint le côté mystique et poètique.
K
bah, on s'en fout du propos, faut oublier le côté scientifique, se concentrer sur le côté poétique et mystique du film !
A
bah disons que je le trouve encore plus vieillot du fait des connaissances actuelles en astronomie. Mais au moins, à l'époque, les réals s'inspiraient des recherches scientifiques en la matière. Le propos de Kubrick est intéressant mais réellement dépassé.
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